Allaitement et Ramadan : nos conseils

Allaitement et Ramadan : nos conseils

Par :   Consultantes GrandirNature.   |  Categories :   Zoom sur

Avec l'approche du Ramadan, de nombreuses mères allaitantes se posent la question : peut-on faire le Ramadan et allaiter ? Quels sont les impacts d'un jeûne sur la santé de la mère et du bébé ? Voici quelques informations pour vous aider à faire un choix en toute connaissance de cause.

L'impact du jeûne sur l'organisme

L'information importante à avoir lors d'un jeûne ou d'un régime restrictif est que si l'apport calorique est insuffisant pour assurer les fonctions de base de l'organisme, le corps puise dans ses réserves de graisse. Or, c'est dans ces réserves que sont stockées les toxines. C'est pourquoi le jeûne est un processus de nettoyage en profondeur. Pour la maman allaitante, ces toxines se retrouvent dans le lait maternel ce qui peut être préjudiciable pour bébé.

Cependant, le jeûne du Ramadan, tel qu'il est pratiqué, ne constitue pas une véritable privation prolongée. Les apports caloriques sont simplement différés sur la nuit, cela limite le risque de détoxination excessive et d'impact néfaste pour le bébé contrairement au jeûne de santé qui se déroule sous suivi médical sur plusieurs jours voire des semaines.

Points de vigilance pour les mères allaitantes

Bien que le Ramadan ne présente pas de risque majeur pour la production de lait, certaines précautions sont nécessaires pour protéger la santé de la mère et du bébé.

1. La santé de la mère et du bébé

Tout d'abord, une femme allaitante ne devrait commencer le Ramadan que si elle et son bébé sont en bonne santé, avec une prise de poids optimale pour l'enfant. En cas de doute, nous vous recommandons de consulter un professionnel de santé. Il est préférable de poursuivre l'allaitement de son bébé et de faire le Ramadan l'année d'après, plutôt que de donner des préparations commerciales pour nourrissons. Si la mère est en bonne santé, la quantité de lait ne devrait pas être impactée. Toutefois, il faudra vérifier que les couches du bébé sont aussi remplies qu'à l'ordinaire, que la couleur des selles est inchangée et consulter au moindre doute.

Maman et bébé

2. L'importance de l'hydratation

L'allaitement demande un apport important en eau, surtout s'il fait très chaud. Une femme qui allaite a besoin en moyenne d'un litre d'eau par 24 heures pour fabriquer son lait. Bien sûr elle a aussi ses propres besoins, elle doit donc boire par 24 heures environ 2 litres et demi d'eau.

Elle doit impérativement connaître les symptômes de la déshydratation pour pouvoir y remédier à temps et ne pas se mettre en danger, ainsi que son enfant. Les signes de déshydratation à surveiller sont :

Forte soif associée à des vertiges,

Maux de tête,

Fatigue intense,

Courbatures.

Attention si les urines du bébé deviennent trop foncées, le risque de déshydratation est réel et cela signifie aussi que le système urinaire se fatigue. Dans ce cas, la correction des apports en eau devra être rapide.

3. Le changement de rythme alimentaire

Le troisième point de vigilance est la physiologie inversée. Le changement soudain de rythme de nutrition peut perturber la digestion et fatiguer l'organisme.

En effet, le foie a plus de mal à travailler. La fatigue s'installe et donc, elle ne va pas contribuer à un allaitement serein. Par conséquent, on va aider l'organisme en ne lui proposant que des nourritures saines et digestes. Il est conseillé de :

Consommer des aliments faciles à digérer (fruits, légumes, aliments crus).

Privilégier des aliments riches en eau pour une meilleure hydratation.

Faire la sieste avec son bébé afin de réduire la fatigue.

Conclusion : écouter son corps

Le Ramadan est un moment de recentrage spirituel et de purification, mais il est essentiel d'être à l'écoute de son corps, surtout lorsque l'on allaite. Si vous ressentez une fatigue excessive ou des signes de déshydratation, il peut être préférable de reporter votre jeûne à une période plus propice.

Chaque femme et chaque allaitement étant uniques, il est toujours préférable de consulter un professionnel de santé avant de prendre une décision.

Nous croyons aux vertus de la privation alimentaire temporaire, qui nous permet de nous recentrer sur l'essentiel, pour nous et pour les autres. Elle nous ouvre à d'autres dimensions, tout en restaurant notre intérieur, à condition de respecter les règles de base de la nutrition saine. Et ce d'autant plus lorsque notre propre corps nourrit un autre corps.

Laura est infirmière, Valérie est sage-femme et toutes deux sont Consultantes en Lactation IBCLC pour Grandir Nature.

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